Louer Dieu, la nuit
Saint Benoît, dans sa règle, cite le Psaume 118, au v. 62 : « Au milieu de la nuit, je me lève et te rends grâce pour tes justes décisions ». La prière de la nuit peut être considérée à la fois dans son sens premier : prier au cœur de l’obscurité, du silence, du repos … Cette prière est très belle car elle met toute la journée sous le regard de Dieu. Mais elle nous accompagne aussi dans la nuit du doute, de l’épreuve, de la maladie et de la faiblesse. Lorsque cela nous arrive, nous pouvons être tentés de nous recroqueviller sur nous-mêmes. Et cela s’entend ! Louer Dieu quand tout semble aller de travers, quand le doute, la fatigue nous alourdissent, quand l’avenir est sombre à vue humaine … cela devient une véritable aventure, un formidable pari. Ce pari, nous sommes particulièrement invités à le vivre à une heure où la violence traverse profondément notre pays. Louer Dieu, la nuit, est alors le plus pur chemin de la foi. C’est entrer dans cette confiance folle « qu’il viendra », « surgissant comme l’aurore » parce qu’il nous aime infiniment plus que nous ne pouvons imaginer.
« Divino afflatu » du pape Pie X (1911)
Les psaumes recueillis dans la Bible ont été composés sous l’inspiration divine. Ils possèdent une étonnante efficacité pour éveiller dans les cœurs le désir de toutes les vertus. « Certes, toute la Sainte Écriture, de l’Ancien comme du Nouveau Testament, est inspirée par Dieu et utile pour l’enseignement, ainsi qu’il est écrit ; néanmoins le livre des Psaumes, comme un paradis contenant tous les fruits des autres livres, propose ses chants et ajoute ses propres fruits aux autres dans la psalmodie. » Saint Athanase ajoute très justement : « Je pense que, pour celui qui chante les psaumes, ils sont comparables à un miroir où il peut se contempler lui-même ainsi que les mouvements de son âme, et psalmodier dans ces dispositions. »
Trois attitudes possibles pour prier les psaumes.
La première consiste à se mettre comme « dans la peau » de celui ou de ceux qui ont parlé : un malade qui se plaint à Dieu puis remercie pour sa guérison, un pécheur qui avoue sa faute et dit sa joie d’être pardonné, Jérusalem assiégée et prise par ses ennemis, etc. Je nourris ainsi ma mémoire de l’histoire humaine – dont je fais partie – devant Dieu. La seconde consiste à entendre dans les phrases en « je » ou en « nous » la voix du Christ et de l’Eglise. Une troisième manière consiste à prendre le texte à mon compte, en y lisant ma propre histoire, ou l’histoire de ceux qui me sont proches.
Concile Vatican II sur la Liturgie (§ 7)
Le Christ est toujours là auprès de son Église, surtout dans les actions liturgiques. Il est là présent dans le sacrifice de la messe, et dans la personne du ministre, « le même offrant maintenant par le ministère des prêtres, qui s’offrit alors lui-même sur la croix » et, au plus haut degré, sous les espèces eucharistiques. Il est présent, par sa puissance, dans les sacrements au point que lorsque quelqu’un baptise, c’est le Christ lui-même qui baptise. Il est là présent dans sa Parole, car c’est lui qui parle tandis qu’on lit dans l’Église les Saintes Écritures. Enfin il est là présent lorsque l’Église prie et chante les psaumes, lui qui a promis : « Là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d’eux » (Mt 18, 20).