Méditation de l’Evangile du jour.
– Laver les pieds de mon voisin ! Berk !
– Pourtant, Jésus l’a bien fait à ses disciples.
– Il ne l’a pas fait à n’importe qui, il a lavé les pieds de ses amis, C’est quand même plus facile !
– N’oublie pas qu’il a lavé ceux de Judas ! N’est-ce pas plus difficile à faire que ceux de ton voisin ! Il a ajouté : « Vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. » sous-entendu si vous voulez avoir part avec moi.
Ce lavement des pieds révèle deux traits de caractère propre à l’homme que je suis : l’orgueil et l’humilité. Comme Pierre nous le rappelle (1P 5,5), « Dieu résiste aux orgueilleux, mais Il fait grâce aux humbles. » Mais comme Il est amour, Il va tout faire pour nous convaincre d’exercer l’humilité.
C’était un jeudi Saint. Nous allions à l’office avec mes parents et un des prêtres leur demande si je peux rejoindre les enfants de cœur. Une fois dans la sacristie l’abbé nous explique ce qui va se passer et comment. A 13 ou 14 ans, à cette époque là, la propreté n’était pas le principal souci des ados. Horreur ! Avais-je les pieds propres ! Pendant toute la première partie de la cérémonie, je n’ai pensé qu’à cela et à la joie d’avoir était choisi est venue se mélanger la honte de n’avoir pas les pieds propres ! Rassurez-vous, ils étaient propres ! Orgueil et humilité ont été pour moi les deux points marquant de ce jeudi Saint.
Un autre jeudi Saint, je me suis retrouvé assis et nu pied, avec un évêque à genou devant moi en train de me laver les pieds. Ce n’est pas très beau (pardonnez-moi, mon Père, car j’ai péché…), mais je dois dire que mon orgueil était béat. Ce n’est pas tous les jours que l’on a un évêque à ses pieds et qui plus est, vous les lave ! Orgueil et humilité étaient là encore présents, orgueil chez moi et humilité chez l’évêque.
Une troisième fois, à Fourvière, la pastorale familiale a proposé lors d’une soirée pour les couples divers gestes dont celui du lavement des pieds. Il y avait là un type que je n’appréciais pas. Une idée folle m’a fait aller vers lui, lui demander de venir s’assoir devant la bassine pour que je lui lave les pieds. Cette démarche a beaucoup coûté à mon orgueil, mais bizarrement, elle m’a rapproché de celui que je voyais comme un individu peu intéressant avec qui il n’y avait aucune possibilité d’accord… Lorsque j’ai eu fini d’essuyer ses pieds, j’étais dans une paix profonde et j’avais oublié mes griefs. A son tour il m’a dit : assieds-toi ! Et il m’a lavé les pieds. Il y avait encore l’orgueil et l’humilité présents à ce moment là. Mais l’orgueil était tombé dans la bassine et l’humilité a pu se développer et générer l’amour entre deux frères, nous permettant « d’avoir part » avec Jésus…
Olivier B.