Qu’ils sont aveugles les disciples d’Emmaüs ! Qu’ils manquent de foi ! Pourtant, le Christ l’avait annoncé, il les avait préparés, pour que le désespoir n’envahisse pas leur cœur. Mais ils sont si lents à comprendre, à Le reconnaitre… au fond, peut-on leur en vouloir ? Ils étaient propulsés dans cet événement incroyable, incompréhensible, qui dépasse l’intelligence : ce Christ n’était pas seulement un prophète, c’était Dieu fait homme, mort sur la croix, mort comme un bandit et un voleur, pour porter nos péchés et les immoler dans ce bois merveilleux, promesse de salut. A leur place, nous n’aurions pas mieux fait. Le Seigneur nous a donné cette immense grâce d’avoir 20 siècles de recul, de miracles, de saints, de liturgie pour comprendre.
Mais à ces disciples, il leur a donné une autre grâce, merveilleuse, immense : se manifester à eux, ressuscité, glorieux, au coeur d’un repas. Car le Seigneur nous fait toujours la grâce de se présenter à nous de manière à ce que nous le reconnaissions. C’est nous qui fermons les yeux, qui ne voulons pas comprendre, qui répondons avec une innocence feinte : vraiment Seigneur, que voulais-tu de moi? Tu ne m’as pas parlé! Le Seigneur, lui, répète inlassablement les gestes de l’amour infini : don de soi total, pain et vin, Corps et Sang de Jésus Sauveur.
Repas convivial, repas d’alliance, repas de profonde communion, repas pris avec les pécheurs.
Le repas est au cœur de tout l’Evangile, comme une porte d’accès dans l’intelligence des Écritures et plus encore dans l’Alliance à laquelle le Seigneur nous appelle. Alors, communiant avec la joie des disciples, qui ouvrent enfin les yeux, demandons de ne jamais être séparé du Christ, afin que nous puissions un jour nous aussi accéder à la joie du Ciel.
Elisa D.